Procédure de la poursuite

La procédure de la poursuite

L’introduction de la poursuite et le commandement de payer

Utilité et utilisation de la procédure de poursuite en Suisse

La procédure de poursuite en Suisse est un mécanisme juridique essentiel permettant aux créanciers de recouvrer les dettes impayées. Elle joue un rôle crucial dans le maintien de l’ordre économique, en garantissant que les créanciers disposent d’un moyen légal et structuré pour récupérer ce qui leur est dû. Utilisée tant par les particuliers que par les entreprises, cette procédure assure une certaine stabilité financière en réduisant les risques de non-paiement. En Suisse, cette procédure est largement employée en raison de son efficacité et de sa transparence, fournissant ainsi un cadre clair pour le règlement des créances. Son application rigoureuse protège les droits des créanciers tout en offrant des mécanismes de défense aux débiteurs. De plus, elle contribue à instaurer une confiance entre les partenaires commerciaux en sécurisant les transactions financières.

Démarches initiales du créancier pour initier une poursuite

Pour démarrer une procédure de poursuite, le créancier doit se rendre à l’Office des poursuites du domicile du débiteur et y déposer une réquisition de poursuite, ou effectuer cette démarche par voie électronique. Ce document, rempli avec précision, doit indiquer le montant dû et la raison de la dette, comme par exemple une facture impayée. Le créancier n’a pas besoin de fournir de preuves détaillées à ce stade, ce qui simplifie le processus initial. L’Office des poursuites, après réception de la réquisition, enregistre la demande et commence les démarches pour notifier le débiteur. Le créancier doit également payer des frais administratifs, dont le montant dépend de la somme réclamée. Cette première étape est cruciale car elle officialise la demande et déclenche le processus de recouvrement légal. Une fois la réquisition enregistrée, le créancier peut suivre l’évolution de la procédure via les communications de l’Office des poursuites.

Réception du commandement de payer par le débiteur

Lorsque le débiteur reçoit le commandement de payer, il s’agit d’une notification formelle l’informant qu’une procédure de poursuite est en cours à son encontre. Cette notification est effectuée par l’Office des poursuites, soit par courrier recommandé, soit en main propre par un agent. Le commandement de payer détaille le montant exigé, les informations sur le créancier et la nature de la dette. Il précise également les délais et les actions possibles pour le débiteur. Ce document marque le début officiel de la procédure de poursuite et oblige le débiteur à réagir rapidement. Le débiteur est informé qu’il dispose de 20 jours pour payer la somme due ou de 10 jours pour faire opposition, ce qui suspendrait provisoirement la procédure, lui donnant ainsi le temps nécessaire pour évaluer la situation et décider des prochaines étapes à suivre. Ignorer le commandement de payer peut entraîner des conséquences graves, y compris la saisie de biens.

Obligations et options du débiteur après réception du commandement de payer

Dès réception du commandement de payer, le débiteur dispose de plusieurs options. Premièrement, il peut choisir de payer la somme réclamée dans un délai de 20 jours pour éviter des mesures plus coercitives. Si le débiteur conteste la créance, il peut faire opposition dans un délai de 10 jours, ce qui suspend provisoirement la procédure. L’opposition doit être formée par écrit et peut être partielle ou totale, selon le montant de la dette contestée. Le débiteur n’a pas besoin de fournir de justification pour son opposition au moment de son dépôt, ce qui lui permet de gagner du temps pour préparer une défense plus solide si nécessaire. Si le débiteur fait opposition, il doit être prêt à justifier ses raisons devant un tribunal. Cela peut inclure la présentation de documents prouvant que la créance est infondée ou déjà payée. Le tribunal examinera alors les preuves fournies par les deux parties avant de rendre une décision sur la validité de l’opposition. Cette étape judiciaire est cruciale pour garantir l’équité du processus. En cas de rejet de l’opposition, le débiteur doit être préparé à faire face aux conséquences de la poursuite, y compris la saisie de ses biens.

L’opposition au commandement de payer et la procédure de mainlevée

Modalités et délais de l’opposition au commandement de payer

Lorsqu’un débiteur reçoit un commandement de payer, il a la possibilité de s’y opposer pour contester la créance. L’opposition doit être formulée par écrit et envoyée à l’Office des poursuites dans un délai de 10 jours à compter de la réception du commandement de payer. Cette démarche est relativement simple, car le débiteur n’a pas besoin de justifier son opposition à ce stade. Il suffit d’indiquer qu’il s’oppose à la créance. Cette facilité d’opposition permet aux débiteurs de gagner du temps pour préparer une défense adéquate sans subir immédiatement des mesures d’exécution forcée. Il est important de respecter le délai de 10 jours, car une opposition tardive ne sera pas prise en compte, et la procédure de poursuite se poursuivra sans interruption. En outre, l’absence d’obligation de motivation permet d’éviter des complications administratives dès le départ.

Recours du créancier face à l’opposition

Lorsque le débiteur fait opposition, le créancier a trois possibilités pour lever cette opposition : la mainlevée définitive, la mainlevée provisoire et l’action en reconnaissance de dette. La mainlevée définitive est applicable lorsque le créancier dispose d’un jugement exécutoire ou d’un acte authentique prouvant la créance. Cette procédure peut durer de quelques semaines à plusieurs mois, en fonction de la charge de travail du tribunal, et peut entraîner des frais juridiques considérables pour le créancier. La mainlevée provisoire peut être demandée lorsque le créancier possède des titres créanciers, tels que des reconnaissances de dette signées. Cette procédure est généralement plus rapide, prenant quelques mois, mais implique aussi des coûts. Enfin, l’action en reconnaissance de dette est une procédure ordinaire où le créancier doit prouver la validité de sa créance devant le tribunal.

Effets de la levée de l’opposition

Si le tribunal accepte la demande de mainlevée, l’opposition du débiteur est levée, et la procédure de poursuite reprend son cours normal. Le créancier doit alors requérir la continuation de la poursuite dans un délai de 20 jours. Cette étape est essentielle pour permettre au créancier de demander des mesures d’exécution forcée, telles que la saisie des biens du débiteur. Pour le débiteur, la levée de l’opposition signifie qu’il doit se préparer à d’éventuelles actions plus coercitives, ce qui peut inclure la perte de biens personnels ou la saisie de comptes bancaires. La levée de l’opposition met fin à la suspension temporaire de la procédure et marque le début des mesures concrètes pour le recouvrement de la créance. Il est crucial pour le débiteur de réagir rapidement à ce stade pour éviter des conséquences financières graves. De plus, la reprise de la procédure peut entraîner une augmentation des frais pour le débiteur, liés aux nouvelles mesures d’exécution.

Conséquences d’un rejet de la mainlevée

Si le tribunal rejette la demande de mainlevée, l’opposition est maintenue, et la procédure de poursuite est suspendue. Pour le débiteur, cela signifie une protection temporaire contre les mesures d’exécution forcée. Cependant, le créancier peut encore initier une action en reconnaissance de dette pour prouver la validité de sa créance. Si le créancier ne poursuit pas cette voie, la poursuite est clôturée. Pour le créancier, le rejet de la mainlevée implique des délais supplémentaires et des coûts additionnels pour tenter de recouvrer la créance par d’autres moyens légaux. Cette situation peut également inciter les deux parties à envisager une négociation ou un règlement amiable pour éviter des litiges prolongés. En fin de compte, le rejet de la demande de mainlevée ne met pas fin aux obligations du débiteur mais offre un répit qui peut être utilisé pour organiser une défense plus solide ou trouver des solutions alternatives.

L’objet de la saisie : quels sont les biens saisissables?

Importance de l’avis de saisie

Lorsque l’Office des poursuites décide de saisir les biens d’un débiteur, il émet un avis de saisie. Cet avis informe le débiteur des biens qui seront saisis pour couvrir la créance. Le contenu de l’avis de saisie inclut une description détaillée des biens concernés et la somme totale à recouvrer. Dès la notification de cet avis, le débiteur est interdit de disposer de ses biens, c’est-à-dire qu’il ne peut ni les vendre ni les transférer sous peine de sanctions pénales. Cette interdiction vise à garantir que les biens restent disponibles pour être évalués et, si nécessaire, vendus pour satisfaire la dette. La notification de cet avis marque une étape cruciale dans la procédure de poursuite, car elle officialise la saisie et restreint les actions du débiteur sur ses actifs. Il est essentiel pour le débiteur de comprendre les implications de cette interdiction afin d’éviter des sanctions supplémentaires. L’avis de saisie donne également au débiteur l’opportunité de contester la saisie ou de négocier avec le créancier avant que les biens ne soient vendus.

Classification des biens : insaisissables, relativement saisissables et saisissables

Les biens insaisissables sont ceux indispensables à la vie quotidienne et au travail du débiteur, tels que les vêtements, les meubles de base, les outils professionnels et certains équipements ménagers. Ces biens sont protégés par la loi pour garantir que le débiteur puisse continuer à vivre et à travailler malgré la procédure de saisie. Les biens relativement saisissables peuvent être saisis sous certaines conditions. Par exemple, les prestations sociales ou les pensions alimentaires ne peuvent être saisies qu’au-delà d’un certain montant. Enfin, les biens saisissables comprennent tout autre actif non protégé, comme les comptes bancaires, les véhicules, les biens immobiliers et les objets de valeur. Il est crucial de distinguer ces catégories, car elles déterminent quels biens peuvent être effectivement saisis pour rembourser la dette. Cette classification protège le débiteur en s’assurant que des biens essentiels à sa subsistance ne sont pas indûment pris.

Priorité dans la saisie des biens et droit de contestation

La saisie des biens et créances suit un ordre de priorité établi pour minimiser les perturbations dans la vie du débiteur. Les actifs les plus liquides, comme les soldes bancaires, sont généralement saisis en premier, suivis des biens mobiliers et enfin des biens immobiliers. Cet ordre vise à maximiser l’efficacité du recouvrement tout en préservant autant que possible la capacité du débiteur à maintenir un niveau de vie décent. Les créances du débiteur, comme les salaires, peuvent également être saisies, mais seulement jusqu’à un certain pourcentage défini par la loi pour garantir que le débiteur conserve un minimum vital. Le débiteur a la possibilité de s’opposer à la saisie de certains biens en prouvant leur insaisissabilité ou en démontrant que leur saisie causerait une disproportion injuste. Ces objections doivent être faites rapidement et appuyées par des preuves solides pour être prises en compte par l’Office des poursuites ou le tribunal compétent.

Détermination du minimum vital et ses effets

Le calcul du minimum vital est crucial pour déterminer les montants qui peuvent être saisis sans priver le débiteur de ses besoins essentiels. Ce minimum vital comprend un montant de base pour les dépenses courantes, ajusté selon la situation familiale et les besoins spécifiques du débiteur. Par exemple, les montants de base varient si le débiteur est célibataire, marié ou a des enfants à charge. Des frais supplémentaires peuvent être ajoutés au montant de base pour couvrir des dépenses nécessaires telles que les frais médicaux, les frais de transport ou les coûts liés à l’emploi. Ces montants sont régulièrement mis à jour pour refléter les coûts de la vie actuels. Il est essentiel que le débiteur et le créancier soient conscients de ces montants pour éviter des saisies excessives qui mettraient en danger la subsistance du débiteur. Le calcul correct du minimum vital assure que le débiteur peut continuer à vivre de manière décente tout en s’acquittant de ses obligations financières.

L’exécution de la saisie et l’acte de défaut de biens

Initiation de la réalisation des biens par le créancier

Lorsque les biens du débiteur sont saisis, le créancier doit obligatoirement demander leur réalisation. Cette requête est adressée à l’Office des poursuites, qui s’occupe ensuite de l’évaluation et de la vente des biens pour rembourser la dette. Le créancier doit faire cette demande sans délai pour prévenir la dépréciation des biens ou l’intervention d’autres créanciers. L’Office des poursuites publie alors un avis de réalisation, détaillant les biens à vendre et les modalités de la vente. Cet avis informe le débiteur et les autres parties concernées, leur offrant un délai pour soumettre d’éventuelles objections ou requêtes spécifiques. Cette étape est primordiale car elle amorce la conversion des actifs saisis en liquidités.

Publication de l’avis de réalisation et déroulement de la saisie

L’avis de réalisation est un document essentiel qui fixe les conditions de la vente des biens saisis. Cet avis est communiqué au débiteur ainsi qu’aux créanciers et autres parties intéressées. La vente peut se dérouler sous forme d’enchères publiques ou par d’autres méthodes appropriées pour maximiser le produit de la vente. Les délais entre l’émission de l’avis et la vente effective varient, mais ils doivent être suffisamment longs pour permettre aux parties de se préparer. Après la vente, les fonds obtenus sont utilisés pour payer la créance, après déduction des frais de procédure. Il est crucial que le processus de vente soit transparent et équitable, respectant les droits de toutes les parties. Le créancier doit suivre attentivement cette phase pour s’assurer que le montant recouvré est optimal.

Émission de l’acte de défaut de biens

Un acte de défaut de biens est émis lorsque les biens saisis ne suffisent pas à couvrir entièrement la dette. Ce document officiel confirme que le débiteur n’a plus de biens saisissables pour rembourser le solde de la créance. Pour le créancier, cet acte est très utile, car il permet de relancer des poursuites ultérieures sans avoir besoin de prouver à nouveau la créance, facilitant ainsi le recouvrement si le débiteur acquiert de nouveaux actifs. Pour le débiteur, cet acte est un signe d’insolvabilité, ce qui peut nuire à sa réputation et limiter sa capacité à obtenir des crédits ou à conclure des contrats. Cet acte reste en vigueur pendant 20 ans et peut être renouvelé, donnant ainsi au créancier un droit continu sur les futurs actifs du débiteur. Cette situation exige du débiteur une gestion financière prudente pour éviter de futurs problèmes.

Rôle de l’acte de défaut de biens pour le créancier et implications pour le débiteur

L’acte de défaut de biens présente plusieurs avantages pour le créancier, notamment la possibilité de réengager des poursuites dès que le débiteur acquiert de nouveaux biens ou revenus. Ce document possède une force probante importante, simplifiant les futures actions de recouvrement car le créancier n’a pas besoin de prouver de nouveau la créance. Pour le débiteur, la réception d’un acte de défaut de biens est une reconnaissance officielle de son insolvabilité, entraînant des répercussions juridiques et financières significatives. De plus, cet acte peut affecter négativement la réputation du débiteur et limiter ses opportunités économiques. La gestion de cet acte est donc cruciale pour les deux parties : le créancier cherche à maximiser ses chances de recouvrement, tandis que le débiteur doit minimiser les impacts négatifs sur sa situation future. Il est également essentiel pour le débiteur de comprendre ses droits et obligations afin de mieux naviguer dans ce cadre juridique.

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